Parcours d’une éternelle expatriée

Aujourd’hui, nous rencontrons Véronique, qui a sauté le pas vers l’indépendance il y a quelques mois. Parcours d’une expatriée au grand coeur.

GB : Bonjour Véronique, peux-tu te présenter rapidement ?

V : Je suis Véronique, j’ai 45 ans et je suis maman de 3 enfants. Je suis née et j’ai grandi en Afrique. J’ai eu un parcours d’expatriée dès mes jeunes années que j’ai souhaité continuer puisque je suis une grande voyageuse et j’aspire à vivre en liberté. Aujourd’hui, nous vivons en Normandie, à côté de Rouen après avoir passé 2 ans au Canada en expatriation. Avant cela, nous avons vécu à Madrid et au cours de ma vie professionnelle j’ai également travaillé à plusieurs reprises en Afrique.

Véronique expatriée

GB : Avec ton âme d’expatriée, comment s’est déroulé ton parcours professionnel ?

V : J’ai eu un parcours très polyvalent puisqu’après mon bac, je souhaitais m’orienter vers la médecine mais elle n’a pas voulu de moi. J’ai donc changé de voie en étudiant la biologie et plus précisément la physiologie et biotechnologie végétale qui ont été passionnantes. Par la suite, j’ai souhaité continuer dans ce domaine en sortant un peu des laboratoires de recherche puisque j’ai fini mes études par un Master of Science en agronomie et développement agricole tropical. Je souhaitais travailler dans les secteurs tropicaux et notamment en lien avec des ONG, et c’est ce que j’ai fait pendant quelques années. Ensuite, j’ai eu un changement de vie radical puisqu’à cette époque là, j’étais encore sur le terrain au Sénégal, et j’ai rencontré celui qui deviendrait mon mari. Quand nous nous sommes mariés, j’ai dû quitter cette activité qui me tenait à coeur. Nous avons d’abord vécu à Madrid, puis en France où j’ai démarré une expérience très enrichissante de Technico-commerciale dans le secteur de l’agro-fourniture qui a duré 6 ans. Cette expérience a été très intense et parfois même douloureuse puisque j’ai vécu un burn-out après la naissance de mes jumelles. Cela m’a permis de prendre conscience que cette voie professionnelle n’était plus la mienne et que je ne voulais plus de salariat. En tout cas, j’aspirais à donner du sens à mon travail. J’ai donc repris une formation, un Master 2 en Administration des entreprises avec spécialisation en gestion des ressources humaines qui m’a permis de reprendre confiance en moi. Puis, je me suis formée en massage Amma assis et j’ai lancé mon auto-entreprise. Il s’agit d’un massage sur chaise ergonomique dans le but de détendre les salariés sur leur lieu de travail. J’ai aimé apporter cette bulle de bien-être à toutes ces personnes. J’ai dû arrêter cette activité pour aller vivre expatriée au Canada où j’ai suivi mon mari. Enfin, avant de repartir du Canada, une nouvelle porte s’est ouverte qui est le métier que j’exerce aujourd’hui.

GB : Quel est ton trait de caractère prédominant ?

V : Cette question est compliquée, je suis plutôt une coureuse de fond. C’est-à-dire que j’avance peut-être moins vite que certaines personnes mais je suis patiente et persévérante. Quand je souhaite atteindre un objectif que je me suis fixé, je ne vais pas le lâcher. Je ne me décourage pas, même quand je vis des échecs. C’est ce qui fait ma force. Et je pense avoir en moi aussi beaucoup de douceur et de joie de vivre et je cultive aussi le positif. J’essaie de transformer toutes les situations en expérience positive comme lorsque j’étais expatriée.

GB : Depuis quand es-tu entrepreneure dans le secteur de la beauté et du bien-être ?

V : J’ai le sentiment d’être dans ce projet depuis très longtemps. Pour autant, je ne l’ai réellement démarré qu’au mois de Juin 2020 parce qu’à ce moment-là, nous étions au Canada, en plein confinement. Expatriée et enfermée, j’étais à le recherche d’un projet professionnel qui me permettrait de concilier ma vie de maman, ma liberté et l’emploi de mon potentiel que je n’exploitais pas. Ce projet professionnel s’est présenté à moi par le biais d’une rencontre. Je l’ai accueilli avec beaucoup d’intérêt et d’interrogations aussi. J’ai vu tout de suite qu’il y avait une dimension très grande et un très fort potentiel. Et donc, je me suis lancée puisqu’il n’y avait aucun risque à le faire. Et c’est une très belle aventure puisqu’une fois qu’on ouvre la porte de ce métier, on découvre la partie immergée de l’iceberg qui est extrêmement riche, j’ai fait de très belles rencontres. On apprend tous les jours et je sais que je peux développer mon potentiel aujourd’hui avec du temps, de la patience, de la détermination et du travail aussi, mais c’est très enrichissant.

GB : Y travailles-tu à temps complet ou temps partiel ?

V : Un peu les deux puisque je fais du tutorat online pour donner des cours de français à des élèves canadiens anglophones et je fais parfois des remplacements ponctuels mais je peux dire que je consacre à ce métier 60 à 70% de mon temps.

GB : Pourquoi as-tu décidé de te lancer ? Quel a été ton déclic ?

V : J’ai vu un alignement avec ce que je souhaitais profondément comme cette possibilité de garder cette liberté qui est chère à mon coeur, le fait de ne pas avoir de pression de la part d’un supérieur hiérarchique. Pouvoir être mon propre patron et définir mes propres objectifs me plaisait et il n’y avait aucun risque à démarrer ce métier. C’est un statut qui est très avantageux. On peut démarrer complètement librement. Pour moi, ça a été un facteur clé de prise de décision. Le déclic, a été aussi favorisé par la confiance en l’entreprise avec laquelle on travaille puisqu’elle a 36 ans d’existence. De plus, le fait de pouvoir entreprendre sans être seule, avec une vraie solidarité et des liens qui se créent m’a attiré..surtout dans cette période où on a besoin de sécurité. Et je n’oublie que j’ai encore la possibilité d’être expatriée et que l’avantage de ce métier, c’est que je peux l’emmener partout avec moi !

GB : Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton nouveau métier ?

V : Ce qui me plaît le plus, c’est la découverte de produits fabuleux qui me permettent aujourd’hui de prendre soin de moi, alors que je ne le faisais pas forcément. Je ne me négligeais pas mais à l’âge de 45 ans on se rend compte qu’on a plus envie et besoin de prendre soin de soi et j’ai enfin trouvé une gamme de produits pour le faire correctement. J’apprécie aussi de pouvoir prendre soin des autres, de pouvoir apporter des conseils à des personnes qui ont des besoins particuliers ou qui souffrent de complexes. Ce que j’aime aussi, c’est de pouvoir accompagner des personnes à déployer ou à révéler leur potentiel. C’est comme si on ouvrait la porte sur un nouveau monde et après, c’est à ces personnes de s’emparer de ce monde ou pas. 

GB : Qu’est ce qui te plaît le moins ?

V : Ce n’est pas que ça ne me plaît pas, c’est que c’est un peu dérangeant pour moi parce que ça me bouscule : c’est de sortir de ma zone de confort en permanence. C’est un métier de contact, de liens, mais on a tendance à rester sur soi-même et on peut avoir parfois peur de déranger.  C’est une ouverture que j’avais un peu oubliée avec le temps. Alors, il faut se dépasser et ce n’est pas facile tous les jours et malgré ça il faut y aller ! C’est à la fois inconfortable et positif ; on en ressort grandi !

GB : En quoi ce métier a changé ta vie ?

V : Ce nouveau métier est en train de changer ma vie parce qu’enfin, je commence à me sentir complètement alignée avec ce que je fais. J’ai l’impression de réveiller une partie de moi-même qui s’était endormie, d’exploiter le potentiel que je n’avais pas exploité pendant de nombreuses années : c’est un changement très profond. C’est une vraie aventure de découverte de soi-même !

GB : Selon toi, quels sont tes atouts pour exercer ce métier ?

V : Je pense avoir le sens de l’accueil, de l’écoute et de la considération. J’aime profondément les gens que j’ai envie d’aider. Ce qui fait ma force peut-être, c’est le coeur à coeur. J’essaie d’être dans l’accueil de chaque personne avec ses problématiques propres autant dans le conseil produit que dans l’aide au déploiement personnel. Pour cela, il faut être à l’écoute et apprendre à les connaître.

GB : As-tu une anecdote marquante sur ton parcours d’entrepreneure ?

V : Parfois, ma famille et mes proches ne comprennent pas ce que je fais. Mais quand ils voient que je m’épanouit dans ce nouveau métier, ils sont rassurés et viennent me voir pour essayer de comprendre. Au début, c’était très dur car mon entourage n’était pas réceptif et avait même des a priori négatifs sans pour autant connaître mon activité et personne ne me posait aucune question sur mon métier.

GB : Quelle est ta plus grande réussite dans la vie ?

V : Ce sont mes enfants : j’ai 3 ados ; un fils de 15 ans et les jumelles qui ont 13 ans et le fait d’avoir dû (parce que ce n’était pas un choix) m’arrêter de travailler pendant un temps pour être près d’eux a été difficile au début car je le subissais. Ca a été un sacrifice d’un point de vue professionnel. Et puis j’ai constaté à quel point ça les a équilibrés et à quel point ça leur a donné cette sécurité affective qui fait leur force aujourd’hui. J’en suis assez fière.

Et après avoir fait ces sacrifices pendant des années, j’espère aujourd’hui faire cette carrière que je n’ai pas eu la chance de faire. Je crois que ce métier me laisse entrevoir cette possibilité aujourd’hui. Et j’y vais, je fonce !

GB : Comment vois-tu ta vie dans 5 ans ?

V : Peut-être expatriée (rire) ! Non, sérieusement, je la vois beaucoup plus sereine parce que j’aurai atteint une liberté financière que je n’ai pas aujourd’hui. Du fait d’avoir cessé de travailler, je suis dépendante financièrement de mon mari même si je travaille un peu à côté mais ça ne me permet pas d’avoir un salaire à la hauteur de mes ambitions. Dans 5 ans, je veux être en mesure de réaliser certains rêve, de gâter mes proches, de redistribuer cet argent à des personnes qui en ont besoin, je veux pouvoir aider, je veux pouvoir donner pour des projets environnementaux, humanitaires et notamment en Afrique. Et pour ça, j’ai besoin de gagner très correctement ma vie. Donc voilà comment je me vois dans 5 ans.

GB : As-tu des conseils à donner à toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?

V : A partir du moment où elles ressentent au fond d’elles-mêmes une vibration positive qui leur dit « Ah, c’est peut-être fait pour moi ! » , il ne faut pas qu’elles hésitent, il faut qu’elles foncent parce qu’il n’y a aucun risque. Tout est cadré, sécurisé. C’est que du positif. Quoi qu’il arrive, elles auront appris des choses. Il ne faut pas attendre d’avoir toutes les réponses avant de démarrer parce que sinon, on ne se lance jamais.

GB : Peux-tu me montrer une photo qui te représente et m’expliquer ce choix ?

V : Ces deux femmes évoquent pour moi les pays où j’ai été expatriée, le continent où je suis née, qui est l’Afrique. Et puis ces femmes représentent aussi la féminité qui nous caractérisent toutes en tant que femmes, cette beauté, ce rayonnement. C’est aussi prendre soin de cette beauté qui m’interpelle dans le métier que j’exerce aujourd’hui. On a toutes reçu une forme de beauté, qu’elle soit très esthétique ou plus profonde. Moi ces femmes je les trouve belles parce qu’elles représentent la joie, l’Afrique, la beauté, elles sont généreuses.

expatriée femmes afrique