Aujourd’hui, nous rencontrons Aurélie, une femme entrepreneuse dans l’âme au parcours atypique.

GB : Bonjour Aurélie, peux-tu te présenter rapidement ?

A : Bonjour, je m’appelle Aurélie, j’habite à Paris, je suis une maman célibataire de 53 ans et je suis l’aînée d’une famille nombreuse de 8 enfants. Je suis une entrepreneuse.

Aurélie entrepreneuse

 

GB : Comment s’est déroulé ton parcours professionnel ?

A : Je suis historienne de formation et j’ai eu la chance de commencer ma carrière par le métier dont je rêvais quand j’avais 14 ans, le journalisme.

Puis, j’ai travaillé dans le secteur de la communication (communication interne, relations publiques) et de la culture avec un parcours qui m’a invitée à saisir les opportunités qui se sont présentées. En effet, j’ai besoin que mon métier soit passionnant. Donc, quand j’en ai fait le tour, je commence « à regarder ailleurs ». Par exemple, j’ai occupé un poste de directrice de musée dans l’Isère pendant 3 ans  puis j’ai travaillé dans une grande agence de communication.

J’ai également eu envie de mettre ce que j’ai appris quand je travaillais au service des grandes marques internationales au profit de causes, j’ai donc travaillé pour le secours catholique, par exemple.

Puis, ayant une âme d’entrepreneuse, j’ai créé mon agence de communication à 40 ans et j’ai eu principalement des projets culturels pour le ministère de la culture (je revenais quand même à mes premières amours) et d’autres projets, plus alimentaires. J’ai eu la chance de pouvoir lancer, à cette occasion, le biomimétisme en France. C’était une super expérience! J’avais 10 salariés et pendant 3 ans, j’ai travaillé à un rythme effréné au point de m’abîmer la santé !

J’ai donc cherché une solution avant le burn-out et c’est à ce moment là que mon agence a travaillé pour une autre agence dont les dirigeants avaient un esprit d’entrepreneurs que j’appréciais particulièrement. Ils avaient l’intention de créer une nouvelle société dans l’événementiel de valorisation du patrimoine français. Ce projet m’a particulièrement intéressée parce qu’il  rejoignait l’histoire et l’art que j’aime tant…Nous avons donc créé ensemble une société qui s’appelle  Amaclio. Nous avons mis en place des spectacles en France comme les Luminessences d’Avignon et la Nuit aux Invalides…Mais au bout de 3 ans, j’ai eu envie de retrouver mon indépendance. Parce que lorsqu’on est entrepreneuse et qu’on a goûté à la liberté, on a du mal à s’en passer.

J’ai donc créé une autre société d’accompagnement de projets culturels. J’ai commencé par le théâtre, puis j’ai élargi l’activité à la peinture, la danse, la musique, de la poésie. Cette fois-ci, je n’avais pas de salarié, c’était donc plus facile parce que je n’ai pas aimé être « patron ».

De plus, depuis 2013, j’ai pour projet de créer un lieu autour des arts vivants à Paris mais il nécessite un capital très conséquent. Nous sommes 6 dans ce projet. Mais chacun doit apporter une somme très importante que je n’ai pas encore !

GB : Quel est ton trait de caractère prédominant ?

A : Ce qui me caractérise le plus, c’est mon optimisme. Je suis persuadée que chaque problème a sa solution. Je suis donc sans cesse en quête de solutions et je les trouve !

GB : Depuis quand es-tu entrepreneuse dans le secteur de la beauté et du bien-être ?

A : En 2015, j’ai réalisé quel serait le montant et l’âge de ma retraite et j’ai été sous le choc ! J’ai également pris conscience à ce moment-là que la culture, qui est ma passion, ne me permettait pas de bien vivre. J’avais  d’ailleurs, des missions classiques de conseil en communication en parallèle pour augmenter mes revenus mais ce n’était pas l’idéal.

J’ai donc évalué que pour pouvoir continuer à travailler dans la culture, il fallait que je trouve un mi-temps souple (pas de temps de présence fixe) en parallèle, rémunéré aux alentours de 3500€/mois qui me permettrait d’être présente sur les différents festivals que j’organise.

C’est à cette même période qu’une connaissance, entrepreneuse depuis quelques années, m’a invitée à découvrir des produits « différents » autour de la beauté et du bien-être. Je n’étais pas très motivée mais j’y suis allée pour lui faire plaisir. Nous avons pris un café ensemble un samedi matin. Elle a prononcé des mots qui m’ont interpelée comme « biomimétisme » mais globalement, je n’ai pas été très attentive. Pour autant, je lui ai fait part de mon complexe : j’avais des poches importantes sous les yeux. Trois ans auparavant, j’étais allée jusqu’à contacter un chirurgien esthétique recommandé par une amie – c’est dire si ce problème était important pour moi – mais le feeling n’est pas passé. En attendant de pouvoir trouver quelqu’un pour m’opérer, j’ai essayé tous les produits que j’ai trouvés pendant 3 ans, même les marques les plus chères, sans succès.

Mon amie, lors de ce fameux café du samedi matin, m’a dit qu’elle avait un produit qui était efficace. Je l’ai acheté sur internet. 54€, (contre 3000€ pour la chirurgie !). Au bout de 5 jours d’utilisation, j’ai été stupéfaite parce que je voyais déjà la différence ! Alors, j’ai appelé cette amie pour en savoir plus sur le laboratoire qui a formulé cette crème. « Ca marche enfin !!! »

Je lui ai donc posé des questions : « Tu as un autre métier, tu fais ça quand ? » « Quand je veux », « Mais, tu gagnes un peu d’argent quand même ? » …exactement la somme que j’avais identifié comme étant mon besoin (3500€) ! « Mais concrètement, tu y passes combien de temps ? » Elle m’a répondu « ça dépend, ça varie de 30 à 40% de mon temps ». Son projet a commencé à m’interpeler mais je n’étais pas encore convaincue alors, elle m’a invitée à une réunion intitulée « Entreprendre autrement ». Et comme je suis une entrepreneuse ça m’a paru pertinent. Là, j’ai eu 3 chocs :

  • Je connaissais la personne qui animait cette réunion car nous avions collaboré ensemble dans le passé,
  • Beaucoup d’hommes étaient présents ce qui m’a amenée à penser que c’était un business lucratif
  • L’animatrice de la réunion gagnait très bien sa vie avec ce métier d’entrepreneuse

Tous ces éléments m’ont fait réaliser que ce serait pour moi un moyen de concrétiser mon projet.

J’ai donc adhéré d’abord pour des raisons financière, tout en étant certaine qu’il y avait au moins un produit génial. J’étais malgré tout très prise par mon agence, j’ai donc démarré « into the wild » ! …dans les interstices de mon emploi du temps. Je suis allée de surprises en surprises et c’est devenu mon meilleur métier aujourd’hui !

GB : Y travailles-tu à temps complet ou temps partiel ?

A : Avant cette drôle d’année 2020, je consacrais moins d’un mi-temps à ce métier. Depuis le premier confinement, tous les spectacles ayant été annulés, et mon métier dans le secteur du bien-être ayant explosé, c’est devenu un temps plein, même si dans la culture, je continue un peu à travailler en faisant des accompagnements personnels pour certains artistes qui se sont retrouvés dans des situations compliquées.

Mais cette période a aussi permis à ceux qui rentraient dans ce business de démarrer très vite.

Et pour ma part, pendant ces 5 ans, j’ai pu prendre la rédaction en chef Culture d’un hebdomadaire tout en continuant de travailler pour ce métier. La souplesse qu’il m’offre m’a permise de réduire la cadence pour pouvoir me consacrer à cette nouvelle mission, tout en maintenant une rémunération.

GB : Pourquoi as-tu décidé de te lancer ? Quel a été ton déclic ?

A : C’était un croisement entre ma recherche de mi-temps pour pouvoir continuer à travailler sans le secteur culturel, le bonheur de pouvoir faire du bien aux gens et la possibilité de partager ce métier d’entrepreneuse…Et j’ai senti qu’il y avait quelque chose d’incroyable dans ce métier. Puis j’ai été surprise parce que je me suis mise à aimer ce métier même si au départ, j’y allais surtout pour l’aspect financier. Je ne m’y attendais pas.

GB : Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton nouveau métier ?

A : Dans ce nouveau métier d’entrepreneuse, c’est la diversité humaine que je rencontre qui m’émerveille. J’ai vu des histoires d’une telle variété. Je passerais mon temps à observer la nature humaine. Ce métier m’a ouvert le coeur.

Le deuxième point, c’est ma liberté et celle des autres qui est pleinement respectée et cette liberté, je ne l’ai pas trouvée ailleurs.

La surprise a été le bonheur de faire du bien aux gens…et au passage, me faire du bien aussi parce que j’ai tendance à m’oublier.

GB : Qu’est ce qui te plaît le moins ?

A : Ce qui est le plus dur, c’est de comprendre que certaines personnes sont dans la fuite ou dans l’indifférence et ne répondent pas aux mails, par exemple, contrairement à moi qui suis enthousiaste, directe et fiable.

De plus, certains proches critiquaient ce métier sans savoir et ça m’a étonnée.

Mais honnêtement, de tous mes métiers, celui-ci est le plus facile parce que je suis parvenue à aligner esprit, coeur, corps et âme. Je suis aujourd’hui dans un sentiment d’unité et d’expansion. Même intellectuellement, c’est très intéressant car on découvre des interactions entre la nature et notre corps.

GB : En quoi ce métier a changé ta vie ?

A : Il n’a pas changé ma vie dans le sens où ce n’était pas un but mais il m’a apporté une solution. Pour moi, c’est un accélérateur. Il rend plus concret le projet que je porte puisque grâce à lui , j’ai trouvé la solution pour le financer. Ce métier m’a fait évoluer. Il m’a tout de même permise d’être plus patiente et moins exigeante qu’avant.

GB : Selon toi, quels sont tes atouts pour exercer ce métier ?

A : Je pense que j’en ai plusieurs : Je sais communiquer et partager mon enthousiasme, j’ai une force d’entrainement. Mais comme en même temps, je suis attachée à la liberté, je ne cherche pas à persuader, à convaincre, je respecte la personne qui est différente de moi.

De plus, comme je suis une entrepreneuse, j’ai des réflexes de travail, je suis autonome et j’aime chercher des solutions. Mais comme ici, le travail est collaboratif, c’est simplifié par rapport à l’entrepreneuriat classique. Je suis également quelqu’un de challengeuse, je ne lâche pas facilement, je suis persévérante.

Je suis également accessible et les gens ne m’impressionnent pas non plus. (durant mes études, j’ai été ouvrière et plus tard, j’ai géré les relations publiques d’un mariage princier en Allemagne et j’ai travaillé pour des hommes politiques connus).

GB : As-tu une anecdote marquante sur ton parcours d’entrepreneuse ?

A : J’en ai plusieurs mais j’en ai une assez drôle qui me vient en tête. Quelqu’un de mon équipe a fait une présentation orale. C’est un homme qui a une belle carrière derrière lui, il impressionne par son passé, il est très sérieux et il explique, lors de sa présentation, que le principe de ce métier est de s’appuyer sur le « bouche à bouche ». C’était évidemment un lapsus puisqu’il voulait parler de « bouche à oreille » …c’était assez drôle surtout en période de Covid.

GB : Quelle est ta plus grande réussite dans la vie ?

A : Une grande réussite pour moi est d’avoir réussi à garder ma liberté ! J’ai pu relativement bien négocier, imposer mes conditions par rapport à mes spécificités, même quand j’étais salariée. Par exemple, en tant que maman célibataire, j’avais besoin de finir plus tôt le soir…j’y suis parvenue quitte à ramener du travail à la maison. Je travaillais beaucoup, mais c’était le deal ! J’étais la première dans cette grosse agence à imposer ce type de fonctionnement. 

En réalité, ma plus grande réussite est à venir !

GB : Comment vois-tu ta vie dans 5 ans ?

A : Je pense que dans 5 ans, mon organisation dans le métier que j’évoque sera amplifiée, solide et me permettant d’avoir réellement posé concrètement les fondations de mon rêve. Je pense que je continuerai à accompagner des personnes dans ce métier parce que c’est un tel bonheur de voir comment il peut leur permettre de révéler leurs talents. C’est ce qui me plaît et ce sont, pour moi, des joies au quotidien. Je ne suis pas sûre que je me passerai de ces joies là !

J’espère aussi contribuer à faire ses lettres de noblesse à ce métier qui, aujourd’hui, est mal connu.

GB : As-tu des conseils à donner à toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?

A : Il existe une méthode, elle fonctionne. Donc, si vous voulez aller vite, il faut la suivre. Si en revanche, c’est d’abord la liberté que vous recherchez et que vous n’êtes pas très coachable, faites votre chemin, écoutez votre intuition et la clé c’est le coeur. Dans ce métier, on est d’abord dans le service et dans le don avant d’être dans le gain. Il faut avoir une vision claire « Où est-ce que je vais ? » et éventuellement avoir rencontré des gens qui y sont arrivé pour avoir confiance et ensuite, il faut de la patience et de la persévérance.