Après Anne, femme entrepreneur, aujourd’hui, nous rencontrons Karine, une femme en quête d’un emploi international puisqu’elle vit entre Paris et New York.

Femme de courage

GB : Bonjour Karine, peux-tu te présenter rapidement ?

KS : Bonjour, je m’appelle Karine, j’ai 46 ans et j’habite à Paris. Je suis maman solo de deux ados de 13 et 15 ans. J’ai divorcé il y a 6 ans mais je suis à nouveau en couple avec un compagnon qui vit à New York et c’est pour cela qu’aujourd’hui mon but est de trouver un emploi international. Je suis issue d’une famille de restaurateurs et d’une génération où, quand on travaille bien à l’école, on doit faire des études. J’ai donc fait un bac C, des classes préparatoires et une école d’ingénieurs.

GB : Je t’ai demandé de m’envoyer une image qui te correspond ? Pourquoi ce choix ?

KS : J’ai choisi Jeanne d’Arc. Elle m’inspire car je suis née à Rouen et elle a été brulée sur le bûcher pour ses croyances et son engagement. Cette jeune femme déterminée, engagée, responsable, avec une mission de vie très jeune, a su fédérer une armée pour défendre la France.

GB : Comment s’est déroulé ton parcours professionnel ?

KS : J’ai suivi la même voie que mon frère qui a 6 ans de plus que moi parce que je ne savais pas quoi faire mais j’étais douée en sciences physiques. Je suis donc rentrée dans la vie active tout en continuant à chercher ce que je souhaitais vraiment parce que je ne savais pas dans quel secteur d’activité travailler. J’ai alors été embauchée dans une société de consulting où j’ai travaillé dans les secteurs de l’automobile et du ferroviaire mais je ne voulais surtout pas faire de technique. Puis, dans une autre entreprise, j’ai fait de la gestion de projet dans les comités de direction, sur la préparation d’appels d’offres, encore dans le domaine du ferroviaire. Ensuite, j’ai travaillé pour la Défense, le nucléaire militaire et enfin le nucléaire civil. Les petites entreprises dans lesquelles je travaillais ont toutes été absorbées par des plus grosses. Ainsi, au cours de ma dernière expérience professionnelle, l’entreprise a, elle aussi, été absorbée par une holding : nous n’étions donc plus dans une PME mais dans une grande entreprise avec tout le bulldozer technocratique qui la caractérise. J’ai vu une véritable transformation dans cette entreprise où il n’y avait plus de valeur humaine. On nous demandait de faire et de ne plus penser, on nous infantilisait. J’ai donc fait un burn-out car mon activité n’était plus en adéquation avec mes valeurs; alors, après 20 ans de salariat, je dis STOP ! Je me suis mise à l’écoute d’opportunités professionnelles et justement, une opportunité s’est présentée à moi : travailler en tant qu’entrepreneur mais sur un modèle collaboratif dans le domaine du bien-être et de la santé. De plus, cette opportunité était une réponse à ma quête d’emploi international. Au delà du projet professionnel, avec le recul, je peux dire que ce-dernier m’a fait le plus grand bien puisque, suite à une sérieuse opération du dos qui m’a laissé des séquelles, j’avais des douleurs dont je n’arrivais pas à me débarrasser. Mais, grâce à l’entreprise avec qui je suis partenaire, ces douleurs ont disparu. De plus,  j’y ai également trouvé une solution pour me débarrasser de plus de 30 ans d’acné pour lequel je n’avais jamais trouvé de solution bien que j’aie tout essayé ! Donc depuis 18 mois, je suis en plein développement personnel avec beaucoup de coaching et de mentorat qui me permettent d’avancer et de réaliser qu’il faut absolument que je quitte le salariat.

GB : Quel est ton trait de caractère prédominant ?

KS : Je suis rebelle. Je suis très affirmée et on ne me fera pas faire ce que je n’ai pas envie de faire !

GB : Depuis quand es-tu femme entrepreneur dans le secteur de la beauté et du bien-être ?

KS : Je le suis depuis 18 mois mais avec une réelle intention depuis 4 mois. Grâce à une amie qui est rentrée dans ce projet, j’ai rencontré une de ses partenaires d’affaire qui m’a dit que ce projet pouvait être développé à travers le monde alors précisément que je cherchais un emploi international ou un projet que je puisse emmener avec moi, dans mes valises. En effet, j’ai la volonté de partir vivre à New York mais je ne voyais pas d’entreprises vers lesquelles je pouvais me tourner et les contrats d’expatriés se font de plus en plus rares. Donc, quand j’ai entendu que cet entrepreneuriat collaboratif pouvait démarrer en France et que je pouvais le développer depuis n’importe où dans le monde grâce aux technologies numériques, j’ai sauté sur l’occasion pour en savoir un peu plus et le projet m’a plu.

GB : Y travailles-tu à temps complet ou temps partiel ?

KS : Pour l’instant, j’y travaille à temps partiel puisque je suis à temps plein dans mon salariat. Mais je suis actuellement en pleine réflexion, pour demander une rupture conventionnelle afin d’y travailler à temps plein et être alignée avec moi-même.

GB : Pourquoi as-tu décidé de te lancer ? Quel a été ton déclic ?

KS : J’ai décidé de me lancer pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, j’ai réalisé que j’étais à mi-parcours de ma vie professionnelle et que, pour une entreprise, être femme et avoir 45 ans, cela signifie que je fais déjà partie des séniors qu’on a envie de remplacer parce que je coûte cher ! J’ai donc voulu prendre les devants !
De plus, travailler comme on nous le demande aujourd’hui ne me correspond plus du tout. J’ai un crédo « Vis la vie qui t’inspire et ne subis pas la vie dont tu ne veux plus ! ». Et pour finir, j’ai ce besoin de trouver un emploi international qui est un véritable moteur.

GB : Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton nouveau métier ?

KS : Ce qui me plaît le plus, c’est la richesse humaine. Jusqu’ici, je n’ai côtoyé que le milieu de l’industrie et le milieu des ingénieurs donc j’avais une vision très étriquée du monde. Grâce à ce nouveau métier, j’ai la possibilité de rencontrer plein de gens de divers horizons, de cultures différentes, de caractères différents. Comme on peut faire de ce projet un emploi international, on peut être amenées à rencontrer des personnes d’autres cultures, qui parlent d’autres langues. Mais même en restant en France, ce projet m’a permis de rencontrer de très belles personnes, des personnes motivées, ambitieuses, challengeuses, des personnes qui ont des vraies histoires à raconter avec des vies passionnantes et qui inspirent. Donc c’est vraiment cette richesse humaine qui m’anime.

GB : Qu’est ce qui te plaît le moins ?

KS : Je pense que c’est l’auto-discipline dont je dois faire preuve pour avancer parce qu’avec mon caractère rebelle et ma soif de liberté, j’ai beaucoup de mal avec la discipline en général. Mais un jour, j’ai entendu une femme dire « Dans la discipline, il y a de la liberté »…et en effet, quand on est disciplinée, qu’on organise sa journée, ce qui permet de libérer l’esprit de la charge mentale pour être plus créatif ensuite. Je ne l’ai pas compris tout de suite.
En effet, quand on est dans le salariat, on ne se pose pas de question. On sait à quelle heure on commence, à quelle heure on finit, on sait d’avance ce que l’on doit faire, on sait qu’on a nos week-end et nos vacances… Donc ce qui est le plus difficile avec mon caractère, c’est de me mettre en route dans une démarche entrepreneuriale et de m’accorder sur cette discipline d’organisation de mon agenda.

GB : En quoi ce métier a changé ta vie ?

KS : Ce métier a changé ma vie sur beaucoup de choses. Déjà, en terme de développement personnel, la personne que je suis aujourd’hui n’a rien à voir avec celle que j’étais il y a 18 mois. J’étais quelqu’un de très fermée, qui n’allait pas forcément vers les gens. Même en tant qu’ingénieur commercial, dans mon métier ça ne me dérangeait pas de discuter avec des clients mais dans ma vie personnelle, j’avais beaucoup de mal à aller vers les autres. J’étais très mal à l’aise dans les « soirées réseautage », je n’allais pas vers les gens pour discuter et me présenter parce que je ne savais pas faire ; et bien, je l’ai appris. Ce métier m’a ouvert l’esprit, il m’a permis de découvrir des talents que je ne me connaissais pas comme le leadership. J’ai appris à être une meilleure version de moi-même chaque jour et de découvrir que je suis une âme courageuse.

GB : Selon toi, quels sont tes atouts pour exercer ce métier ?

KS : Je suis quelqu’un de challengeuse, qui a envie d’aller de l’avant. Je suis également à l’écoute et disponible pour les autres. J’ai un esprit de synthèse qui va très vite…je peux donc reformuler ou faire des résumés d’informations pour mes équipes. Il paraît que je suis drôle. Je suis quelqu’un d’organisé, efficace dans l’analyse et la recherche de solutions. Je suis attentive aux besoins des autres. Des personnes disent de moi que j’illumine sans éblouir. Je suis souriante et agréable. Tenace et intelligente, je comprends vite comment aborder une discussion, et je suis une personne forte et courageuse.

GB : As-tu une anecdote marquante sur ton parcours de femme entrepreneur ?

KS : Une personne qui est rentrée dans mon équipe alors qu’elle était au Canada et s’apprêtais à rentrer en France, cherchait une maison à Rouen, ville dont je suis originaire. Nous avons fait connaissance par ce biais sur Facebook. Ce qui est surprenant, c’est qu’on ne s’est jamais vues, on ne s’est jamais rencontrées et, pourtant, on a l’impression de se connaître depuis toujours, comme si on était des amies d’enfance, comme si, finalement, on s’était connues dans une autre vie. Et ça, c’est extrêmement bizarre !

GB : Quelle est ta plus grande réussite dans la vie ?

KS : Ce sont mes enfants. Et c’est aussi d’avoir eu le courage de quitter une vie qui ne me correspondait pas et qui me détruisait personnellement parce qu’à partir de ce moment, le meilleur m’est arrivé et est en train de m’arriver. Cela m’a permis de me remettre entièrement en question.

GB : Comment vois-tu ta vie dans 5 ans ?

KS : Je ne serai plus en France. Je me vois vivre avec mon conjoint aux Etats-Unis. Je me vois dans une vie complètement épanouie avec une aisance financière et de temps. En 5 ans, avec mon emploi international, j’aurai construit un projet qui aura permis aussi à d’autres femmes, notamment, de suivre leur propre projet et d’avoir la réussite qu’elles méritent, sachant que derrière le mot réussite, ce n’est pas seulement une réussite financière que j’entends mais une réussite de vie.

GB : As-tu des conseils à donner à toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans ce métier ?

KS : Foncez ! Venez la découvrir, c’est sans risque ! Vous pouvez la démarrer, l’arrêter quand vous le souhaitez. Je dirais que ce projet, pour moi, c’est un nouveau parcours de vie et que ce métier n’en est que le véhicule.